Comment optimiser le référencement naturel des photos de votre site internet ?

Search Engine Optimization

Au-delà de l’aspect illustratif, ainsi que de la qualité du visuel qui peut influer sur le niveau d’engagement, c’est-à-dire le clic, une photo intégrée dans un article au sein d’une page web induit aussi un potentiel notable de référencement organique pour le site internet concerné. Depuis 2007, dans le cadre de la recherche universelle instaurée par Google, les images préalablement indexées par les robots, sont en effet affichées dans les résultats des requêtes avec un onglet spécifique. Quelques conseils pour tirer le meilleur parti de cette opportunité.

Le référencement organique, ou SEO pour l’acronyme en anglais qui signifie Search Engine Optimization, est une discipline exigeante qui repose en majeure partie sur le respect, parfois intuitif car les algorithmes ne sont pas connus, des règles fixées par le moteur de recherche dominant : Google. Même s’il existe des concurrents comme Yahoo et BingBaidu en Chine ou Qwant en France qui se singularise par le respect de la vie privée, en ne collectant pas de données personnelles. Soit l’exact opposé du géant américain aujourd’hui partie d’Alphabet inc.

Dans un état de lieux récent (mai 2019), le site spécialisé webrankinfo donnait les parts de marché de chaque moteur en France :

  • Google : 94,22% dont 98,10% sur Mobile à l’heure de l’indexation Mobile First
  • Bing : 2,93%
  • Yahoo : 1,50%
  • Qwant : 0,71%

Google : du moteur de recherche au moteur de question et réponse

Même s’il est utile de se positionner sur la concurrence, Google est aujourd’hui en situation de quasi-monopole. Pour être trouvé puis lu, être bien classé dans les résultats de requêtes (les SERP pour Search Engine Results Page) reste stratégique et complémentaire des autres moyens mis en œuvre pour être visible et générer du trafic entrant dont les réseaux sociaux. D’autant qu’une part infime du contenu publié sur le web est indexé et donc accessible à partir d’une recherche à l’heure où les fondamentaux du SEO évoluent portés par le knowledge graph (ou base de connaissances).

En effet, Google devient chaque jour un peu plus un moteur de question pour monter en position zéro et non plus un moteur de recherche. Cette tendance est prégnante en consultant les derniers chiffres, accessibles via l’étude annuelle Universal Search, réalisée par SearchMetrics (2018) aux Etats-Unis, compilés dans le tableau ci-dessous :

Google Universal Search Trends 2018
source : Etude SearchMetrics 2018 – Universal Search

La part du knowledge graph dépasse désormais le tiers du trafic devant les images qui restent un vecteur important d’entrée d’un visiteur sur un site internet. On note que la part du knowledge graph est constante entre ordinateurs de bureau (35%) et mobiles (32%). Alors que celle de photos, deuxième source d’audience depuis les résultats de requête, est plus faible entre mobiles (16%) et desktop (23%). Dans tous les cas, les photos étant partie intégrante du knowledge graph (voir ci-dessous), l’optimisation du référencement de celles-ci demeure une priorité.

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Exemple de knowledege graph et positionnement des photos

Sept conseils pour optimiser le référencement de vos photos sur le web

Le postulat de départ est que la photo concernée est de qualité sur le fond et la forme ! Une image ratée, floue, mal cadrée, sombre ou sur-exposée dévalorise une page de prime abord. La photo est une information en tant que telle. Elle doit délivrer un message clair et cohérent, en lien avec le sujet qu’elle illustre. Cela n’influe pas de façon directe sur le référencement naturel mais un peu quand même.

Si l’on estime qu’un site doit être E-A-T (Expertise, Autorité, Confiance), une belle illustration renforce les trois composantes par le sérieux, l’esthétisme, la pertinence… qu’elle dégage par rapport au sujet. En ce sens, l’originalité et l’authenticité de la photo sont à privilégier dans la mesure du possible. Il existe des bases libres de droits qui font le job. Mais rien ne remplacera le regard aiguisé d’un professionnel surtout quand il s’agit de mettre l’Humain en valeur, par exemple pour une publication ayant trait à la marque employeur ou au recrutement.

1. Soignez le format et le poids du fichier .jpeg

En sortie de boîtier, vous récupérez un fichier HD qui est lourd en Mo ! Pas question de le télécharger en l’état via l’administration ou le backoffice de votre plateforme web. La première étape tient à la mise au format de l’image :

  • Quel rapport hauteur x largeur, le fichier original étant par défaut du 24×36 : si le format sur votre site web est différent, il faut recadrer aux bonnes proportions en utilisant un logiciel de retouches comme Adobe Photoshop (aucune affiliation dans ce lien) dont la version de base dans le cloud est à 11,99 € par mois… au regard des services rendus par l’outil, c’est un bon investissement !
  • Quelle taille en pixels, si le fichier une fois recadré fait encore des milliers de pixels en hauteur x largeur, il faut ajuster au pixel près…
  • Quel poids en kilo-octets pour alléger au maximum en compressant en .jpeg qui, rappelons-le, se révèle destructif c’est à dire qu’il supprime de l’information de façon irréversible, notamment en effectuant des moyennes de couleurs entre les pixels proches et de teintes semblables.   

Une photo issue d’un boîtier pro Canon EOS 1 DX2 fait ainsi 5472 x 3648 pixels. Recadrée en 800 x 600 pixels puis compressée pour le web en .jpeg qualité moyenne avec Photoshop, le poids passe de 4,10 Mo à 27,15 Ko ! CQFD.

2. Changez le nom de fichier en y plaçant des mots clés pertinents

Etape suivante, renommez votre fichier ! Dans l’exemple ci-dessus, le fichier fourni par le Canon EOS 1 DX2 se nomme MK2_1809.jpg, ce qui ne signifie rien au moment de l’indexation par Google. Pour cet article, la photo en tête de publication a été nommée : OUESTMEDIAS_SEO_REFERENCEMENT_CONSEILS_PHOTOS_WEB_ANALYTICS.jpeg

Choisissez des mots clés en lien avec votre activité, le sujet traité et des points différenciants de celui-ci. Pour un site e-commerce, nommez votre produit ou article de façon précise, en y ajoutant les attributs de couleurs, forme, taille…

3. Renseignez la balise alt de la photo

On parle souvent de la fameuse balise alt… dont l’une des fonctions premières est, grâce aux informations textuelles et descriptives qu’elle contient, de permettre au navigateur web d’indiquer oralement à une personne malvoyante de quoi parle telle ou telle image. Renseigner la balise alt, fonctionnalité offerte sans savoir coder par les CMS courants dont WordPress, c’est donc ajouter une sous-couche de mots clés à l’image pour préciser son sujet.

4. Légendez la photo dans la page web

En école(s) de journalisme, on apprend qu’une photo sans légende n’est pas complète. Pour le web, même remarque. La légende sous le visuel, en y plaçant des mots clés qui varient à la marge de ceux intégrés dans la balise alt, affine encore la sémantique de l’image et renforce son potentiel SEO ainsi que celui de la page.

5. Positionnez la photo dans une zone de texte cohérente

C’est une question de bon sens et une déclinaison de la notion de cocon sémantique qui consiste à tirer le fil de la longue traîne par association de mots clés secondaires et connexes à partir d’un mot clé principal. En plaçant le visuel au plus près de la zone de texte qu’il illustre, associé à un nom de fichier pertinent, une balise alt qui va bien, une légende… on renforce le maillage sémantique. Exemples ci-dessus avec les deux photos sur l’étude SearchMetrics et le knowledge graph qui sont situées juste sous les deux pavés de texte correspondants.

6. Intégrez un sitemaps pour images

Il faut regarder du côté de la Search Console Google qui ouvre deux voies :

  • Créer un sitemap distinct pour les images
  • Répertorier les images dans un sitemap existant

En savoir plus sur le sitemap images

Les microdonnées structurées ne sont pas abordées ici : à titre d’information sur schema.org et image… cliquez ici

7. Pensez mobile first pour votre homepage !

Si l’écran d’un Mac ou PC de bureau, voire celui d’une tablette, est en format largeur… un smartphone se consulte naturellement en hauteur. Ce qui impacte le choix d’une photo de page d’accueil. Soit votre backoffice web vous permet de télécharger deux images différentes entre les versions desktop et mobile de votre site (l’une cadrée en largeur, l’autre en hauteur). C’est le top ! Soit, vous n’avez pas cette option et il convient d’être vigilant car c’est le système qui va gérer le recadrage responsif à l’affichage, en partant du milieu.

Un conseil : optez pour une photo dont le sujet principal est bien centré avec de la marge en haut et en bas !

Dernier point, surtout pour le référencement local, l’importance de disposer d’une page Google My Business complète et bien renseignée… avec des photos qui sont un vecteur d’audience majeur pour ce canal, première porte d’entrée des internautes vers le site internet d’un commerce ou artisan, d’une entreprise TPE ou PME, depuis la page des résultats de recherche quand celle-ci est effectuée sur le nom de l’organisation.

Focus sur la recherche universelle selon Google

Le principe de la recherche universelle a été institué en avril 2007. Il désigne la recherche enrichie ou combinée. C’est à dire, au-delà des simples dix liens bleus qui étaient auparavant transmis en réponse à une requête par mots clés, la fourniture par Google de sources complémentaires d’informations : photos, vidéos, infographies, plans… Ces médias s’affichent le plus souvent dans des boîtes thématiques qui sont positionnés au-dessus des liens bleus.

Comme l’indiquent les chiffres Searchmetrics (voir ci-dessus), le knowledge graph (plus de détails et explication via Wikipedia), ajouté aux résultats affichés depuis 2012, devient progressivement la référence : les bases de connaissances sont la clé de voûte du web sémantique… et l’algorithme de Google les relient les unes aux autres. Cette évolution du moteur de recherche vers le moteur de question aboutit à changer le paradigme du référencement naturel ou organique (SEO en anglais).

En effet, sortir dans les liens bleus reste important mais la position zéro est devenue le Graal. C’est-à-dire être la référence sur une question, fournir LA réponse. La montée en puissance des assistants vocaux et connectés explique en partie ce phénomène. Seul souci, une fois la réponse obtenue, sans que la source de celle-ci soit précisée, de moins en moins d’internautes cliquent sur un lien pour en savoir plus.

Du contenu à valeur ajoutée est donc produit au quotidien pour alimenter la base de connaissances de Google mais il génère de moins en moins de trafic entrant vers les sites web des émetteurs. S’il s’agissait de biens communs, cela ne poserait pas de souci. Ce n’est pas le cas puisque la firme de Moutain View tire un large parti commercial de tout cela ! Il convient donc de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, en diversifiant les canaux de partage d’un même contenu pour acquérir de l’audience : de façon directe ou referal, grâce au SEO pour l’organique, au SEA pour l’Ads, par les photos et les vidéos (Youtube, Viméo), par les réseaux sociaux dont une partie des publications est indexée pour remonter dans les SERP mais aussi pour l’acquisition de leads par l’emailing, les newsletters…

Pierre Minier / Ouest Médias

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