Transformation numérique : les TPE et PME ont accéléré entre 2020 et 2021 !

Le premier Baromètre France Numérique consacré à la transformation digitale des TPE et PME (0 à 249 salariés) a été publié début octobre 2021. La crise sanitaire Covid-19 et ses confinements sont passés par là. La prise de conscience par les dirigeants de l’intérêt d’une présence en ligne, pour ceux qui n’y étaient pas avant, et la possibilité de développer ainsi de nouveaux services, d’étendre une zone de chalandise… est réelle. Avant mars 2020, seulement 37% des petites et moyennes entreprises disposaient d’un site internet actif. Elles sont désormais 66% pour l’échantillon représentatif des 2800 organisations interrogées par le CREDOC.

Cette montée en puissance de la présence en ligne (81% des entreprises y sont désormais visibles d’une façon ou l’autre, parfois avec juste une page Facebook ou un compte Linkedin), via une plateforme web dans la majorité des cas, s’accompagne en parallèle d’une évolution des modes de collaboration, sous la pression du télétravail : la mise en place de solutions d’échange de documents dématérialisés entre collaborateurs est le deuxième fait notable avec un taux de structures équipées passant de 17% à 43%.

Le risque cybersécurité prégnant ; l’animation éditoriale d’un site internet et de réseaux jugés parfois trop contraignante

Si les risques liés à la cybersécurité figurent parmi les freins à l’utilisation du numérique par les TPE et PME (la crainte d’être piraté progresse de 36% à 44% sur la période ante et post Covid-19), d’autres facteurs entrent en compte au moment de franchir ou non le pas !

Si l’on part du principe qu’un site internet doit adresser le besoin d’un marché et de ses cibles, répondre aux questions des utilisateurs, fournir des solutions… ce postulat ne tient pas pour certains secteurs, métiers ou niches d’activité : le business s’y fait par la cooptation, la recommandation, le réseautage. C’est encore plus vrai pour l’utilisation des réseaux sociaux. Si ces derniers peuvent présenter un intérêt immédiat en B2C, bien que l’engagement y reste relatif, ils sont d’un apport plus marginal en B2B, au sens génération immédiate de chiffres d’affaire (dans l’infographie présentée ci-dessus, le retour sur investissement limité est noté comme un argument recevable). Mais leur contribution immatérielle est néanmoins à envisager dans le cadre d’une stratégie digitale, d’autant plus si celle-ci relève d’une ambition Marque Média, car le partage autour des valeurs, des engagements RSE, du rayonnement avec les parties prenantes, renforce la marque employeur pour fournir un levier efficace au moment de recruter des talents. Et l’on sait les métiers du numérique en tension.

La réussite de la transformation numérique passe aussi par l’accompagnement humain et la formation

Cette étude reste sur une vision de la transformation numérique stricto sensu (plutôt les outils) et n’ouvre pas son champ d’investigation (pour les résultats présentés) sur les usages et les freins inhérents aux personnes. Les dix-huit mois écoulés, depuis l’arrêt brutal en mars 2020, a épuisé les collaborateurs et les dirigeants des TPE et PME, contraints de s’adapter en permanence et de répondre souvent à des injonctions contradictoires venus d’en haut dont les protocoles sanitaires qui se sont succédé. Le passage au home-office, pour les moins préparés ne s’est pas fait sans dégâts. Basculer du centralisé au décentralisé, d’un management direct au collaboratif… ces transitions peuvent être source de « peines » si les salariés ne sont pas accompagnés et formés. Sans tomber dans l’argument caricatural de l’Humain au centre, ne pas considérer la TransfoNum avec une vision holistique peut être source de déboires à court et moyen terme.

Le rôle central des prestataires digitaux pour guider leurs clients les moins acculturés

Dernier point nous tenant particulièrement à cœur chez Ouest Médias, ainsi qu’au sein de notre association DataeMedia avec Polydata, le rôle que nous devons assumer en tant que prestataire. Notre rôle d’information est central pour acculturer et guider les dirigeants les plus éloignés du sujet. Cela prend du temps pour expliquer le bien-fondé d’une démarche, que l’optimisation du référencement naturel d’un site internet n’est plus seulement une affaire de mots-clés mais d’intention de recherche (quelles questions les visiteurs potentiels vont-ils poser à Google), que celle-ci peut être de nature informationnelle, navigationnelle, transactionnelle ou commerciale et qu’il faut d’abord remonter l’écheveau – l’architecture préalable de l’information trouve alors sens et justification – pour poser les choses et ensuite dérouler le fil dans l’autre sens.

Convaincu, le dirigeant ou le manager devient alors sponsor interne. Embarquées dans le processus dès le premier jour par la co-construction en ateliers, les équipes adhèrent et s’emparent des concepts puisqu’elles en sont à l’origine. Sollicités pour des retours d’expérience, les clients ont permis d’habiller les persona… et ils se sentent aussi concernés. Un cercle vertueux, gage de performance globale, est amorcé…

Pierre Minier / Ouest Médias

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