Edtech : une filière innovante à consolider
Dans une récente étude, Deloitte Digital s’est intéressé à la filière Edtech française. Elle compte 242 structures à l’échelle de l’Hexagone, startups en majorité, mais aussi TPE, PME et associations. MOOC, MOOL, SPOC, adaptive learning, réalité virtuelle ou augmentée… la technologie a bouleversé les usages du secteur de l’éducation et de la formation. Organisée intialement autour du B2B, la filière tend aujourd’hui à se développer de façon significative en B2C. En croissante lente, elle n’est pas encore consolidée.
Symbolisé par l’acronyme MOOC (voir les définitions ci-dessous), le secteur de l’Edtech (référencé par la French Tech comme l’une des neuf thématiques du label… et parmi les cinq attribuées à Nantes Tech) contribue a faire évoluer les usages en matière d’éducation et de formation, en présentiel et non présentiel. Qu’il s’agisse de la licence en droit numérique de Paris 2 Assas, au sein de la plateforme Agor@ssas, du portail grand public FUN pour France Université Numérique ou de projets d’entreprises pour renforcer les compétences de leurs salariés… toutes ces initiatives ont un point commun : elles s’appuient sur les ressources fournies par le digital pour permettre une diffusion et un accès les plus larges posssibles aux savoirs.
Dans la synthèse de son étude, publiée en mai 2017, Deloitte Digital détaille les caractéristiques des acteurs de ce marché en croissance, concurrentiel, évolutif mais non consolidé.
- 242 structures récensées, 50% dans Paris intra-muros, 50% ont moins de 3 ans d’existence
- 181 structures comptent moins de 10 collaborateurs
- 44% des structures s’appuient sur un modèle B2B
- 95% des structures ont un CA inférieur à 500.000 euros alors que la filière existe depuis dix ans. Il y a ébullition sans consolidation…
- Le volume du B2C a triplé en trois ans… montrant une évolution significative du marché
- Les contenus innovants représentent 49% des technologies plébiscitées
- 56% des utilisateurs sont des adultes
- L’offre évolue pour s’adapter aux difficultés à investir le marché institutionnel
- La tendance est au ciblage de plus en plus fin des besoins éducatifs
- Les entreprises représentent 60% des clients B2B
- L’introduction du socialmedia et les plateformes d’agrégation de contenus sont des tendances identifiées
- En matière de levées de fonds, les investisseurs s’attachent d’abord à la capacité à générer du chiffre d’affaires de façon pérenne
Quelques définitions sur la thématique Digital Learning
- e-learning : au sens de la Commission Européenne, il s’agit de « l’utilisation des nouvelles technologies multimédias de l’Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage, en facilitant d’une part l’accès à des ressources et à des services, d’autre part les échanges et la collaboration à distance… »
- Digital Learning : une évolution du terme e-learning, de la formation sur ordinateur seul… à l’exploitation de l’ensemble des supports digitaux. En présentiel ou non présentiel. En synchrone ou asynchrone.
- Etech : exploitation des ressources technologiques, issues de la mutation numérique, pour améliorer la diffusion des connaissances.
- MOOC : Massive Online Open Course (se traduit par formation en ligne massive)
- SPOC : Small Prive Online Courses (cours privé en ligne en petits groupes en approche locale ou interne, par exemple en formation professionnelle continue…)
- webdoc : narration interactive et plurimedia avec une diffusion sur le web… Un webdoc peut prolonger un MOOC en proposant une organisation différente des contenus et une navigation plus ludique, à la découverte des contenus.
Pierre Minier / Ouest Médias